Restauration des plages de Saly : Le sourire retrouvé des acteurs touristiques
Les plages de Saly connues pour leur beauté avaient subi les effets de l’érosion côtière, il y a quelques années.
Avec le concours de l’État, àtravers le Programme de développement du tourisme et des entreprises (Pdte), la station balnéaire a retrouvé son charme d’antan.
Aujourd’hui, touristes, hôteliers et simples riverains trouvent leurs comptes dans la restauration des plages de Saly.
De loin, ces immenses blocs de pierres noires dans l’eau ne laissent pas indifférent le nouveau venu.
Ces brise-lames et épis installés dans les eaux sont le fruit d’un vaste projet de récupération des plages de la station balnéaire de Saly.
Il y a quelques années, la zone avait subi l’assaut dévastateur de l’érosion côtière.
Saly risquait ainsi de perdre l’une des facettes de son charme : son volet touristique.
Aujourd’hui, avec les investissements de l’État, àtravers le Programme de développement du tourisme et des entreprises (Pdte), la station balnéaire retrouve son lustre d’antan.
La machine touristique tourne àplein régime.
Le programme de restauration et de protection des plages de Saly fait ses effets.
« On est satisfait des travaux de restauration des plages.
Il y a quelques années, c’était presque impossible de se tenir làoù tu es, sans que tes pieds ne soient dans l’eau.
Avec l’achèvement des ouvrages du Pdte, nous constatons que l’eau a bien reculé.
Nous disposons donc, de nouveau, de nos plages et nous avons repris nos activités », déclare Baye Fall, vendeur d’œuvres d’art.
Mi-juillet.
Il est 9 heures du matin passées de 20 minutes, la météo affiche 30°.
Sur la plage, seul le déferlement des vagues et le bruit des engins dans l’eau assurent l’ambiance.
Sur la rive de la plage Savana, un homme fait calmement son footing matinal.
Ce touriste français vient tous les trois mois àSaly.
Pour lui, l’état actuel des plages a un impact sur les visiteurs.
« Saly a changé de visage.
Je suis témoin de l’époque où l’érosion côtière avait presque tout pris.
Nous sommes très heureux de profiter, aujourd’hui, de ces belles plages », avance-t-il, sourire aux lèvres, avant de reprendre son chemin.
En cette période de basse saison touristique, les quelques touristes présents sur les lieux profitent au max de la « téranga » des plages de Saly.
Sur la même rive, un peu plus loin, Caty profite des bienfaits de la plage.
Sous une paillote, bien installée dans son lit de camp, elle attend sa fille Béatrice.
En bikini noir assorti de lunettes de soleil, Caty lit calmement le roman qu’elle a entre ses mains.
Depuis 22 ans, cette Française visite le Sénégal.
Aujourd’hui, Caty a acheté sa propre maison àSaly.
« Je connais bien le Sénégal.
Làen face de moi, nous avons des plages très propres et très belles aussi.
Saly fait partie des sites qui attirent le plus de touristes européens au Sénégal.
Vous voyez comment c’est beau.
C’est un site idyllique.
Pour avoir visité l’Ile Maurice, le Maroc et d’autres pays, je trouve Saly beau et très attrayant », renchérit Caty.
Plus loin, un groupe d’amis, des touristes qui sont venus profiter du soleil.
À côté, un couple, dos au soleil.
Les deux compagnons, en vacances, sont venus découvrir la beauté des plages.
« Vous savez quand on vous raconte la beauté de ces plages, vous mourrez d’envie de venir découvrir », lance le mari.
Cette plage qui se trouve àproximité de l’hôtel de Boubacar Sabaly porte le nom de Savana.
Comme celles de « Téranga » et de « Gnax-Gnaxal », la plage Savana est réaménagée pour aider les hôteliers àmaintenir leur clientèle.
« Depuis qu’on a restauré les plages, nous retrouvons progressivement l’activité normale du tourisme.
L’international retrouve également son besoin primaire ; c’est-à-dire le bord de mer », affirme Boubacar Sabaly, Directeur général de l’hôtel Bougainvillées.
Ainsi, selon M.
Sabaly, les travaux de restauration des plages de Saly ont permis un accroissement du volume de touristes àdestination du Sénégal.
Une offre pour la clientèle locale
Les hôteliers qui opèrent dans la station balnéaire de Saly connaissent de plus en plus une autre forme de clientèle depuis l’avènement de la Covid-19.
Cette partie côtière du Sénégal, jadis fréquentée par les touristes internationaux, est devenue l’attraction des Sénégalais.
Saly, c’est aussi un site de développement du tourisme local.
Si la haute saison touristique (novembre-avril) a ses clients de marque, la basse saison aussi (mai-octobre) a de quoi tenir.
Durant cette période, les hôteliers formulent de nouvelles offres pour répondre aux besoins de la clientèle.
« On s’adapte aux besoins de consommation de nos clients » renseigne Boubacar Sabaly.
« Dans le segment de la clientèle locale, la plus grande partie reste le segment séminaire.
Ensuite, nous avons des clients de séjours et de weekend.
Les visites pédagogiques et les colonies de vacances font aussi partie de la clientèle locale de notre secteur d’activité », ajoute M.
Sabaly.
Pour tirer leur épingle du jeu, les hôtels s’adaptent aux exigences de l’heure.
Un renouvellement périodique des services est mis en place.
« On s’adapte aux modes de consommation de nos clients », rajoute le Directeur général de Bougainvillées.
Gestion des plages…
Avec la forte chaleur de l’été, les plages de Saly ne désemplissent pas les weekends.
À côté des hôtels, d’autres activités poussent au bord de la plage.
Des cantines et restaurants sont installés pour répondre aux besoins des visiteurs du weekend.
Cette forte affluence nécessite une bonne gestion des lieux pour offrir un bon cadre environnemental.
Ainsi, les populations locales sont impliquées dans l’entretien et la surveillance des sites.
D’ailleurs, le programme de développement du tourisme et des entreprises a pris en compte les trois aspects que sont l’économie, le social et l’environnement.
Ainsi, la gestion des plages est confiée àla mairie de Saly.
Pour garder les plages propres et attractives, Ibrahima Diagne, conseiller municipal et chargé de la gestion des plages àla mairie de Saly, s’associe avec les jeunes et les groupements de femmes transformatrices de produits halieutiques.
Ces dernières assurent, àtour de rôle, le nettoyage des plages.
« Certainement, tu penses que nous sommes dans un périmètre hôtelier ; or non.
Cet environnement paradisiaque est le résultat des efforts de la population qui reste déterminée àbien gérer cette plage », s’exclame Ibrahima Diagne.
Ces femmes formées àtravers un financement du Pdte passent tous les jeudis pour récupérer les ordures sur les plages.
Pour Ibrahima Diagne, la restauration des plages qui a coûté plus de 30 milliards de Fcfa, doit être accompagnée par des initiatives citoyennes pour encourager l’État àaccroître les investissements dans le secteur touristique, premier levier économique de la commune de Saly.
De leur côté, chaque hôtel prend en charge son périmètre.
Pour l’entretien des cocotiers implantés le long des plages, la Sapco a mis en place un mécanisme pour assurer, au moins, deux arrosages par semaine.
Source: Diégane DIOUF le Soleil